







La
musique de Tlemcen est inspirée essentiellement de la musique
andalous. L'école de Tlemcen est une référence
dans le maghreb. Sa source est le Gharnata, musique Arabo-Andalouse de
Grenade. Elle est arrivée à Tlemcen et dans les autres
grandes cités du Maghreb (Alger, Fes, Constantine, Tunis..)
aprés la chute de Grenade en 1492. Notons également que
l'école d'Alger revendique la tradition de cordoue et celle de
Constantine la tradition de Séville).
L'Islam, véritable catalyseur, a permis le
développement, à l'instar des sciences, d'un art qui devait rayonner sur
l'ensemble du monde arabo-musulman.
La transmission de cette musique est essentiellement orale.
Cette pratique est représentée par la Nouba que nous pouvons traduire par suite;
celle-ci correspond à une composition instrumentale et vocale qui se déroule
selon un ordre établi et des règles rythmiques et modales bien déterminées.
Chaque Nouba est construite sur un mode (Tab') (tempérament, éthos) précis
duquel elle tire son nom.
Il ya 24 noubas rapportées généralement par la
tradition, 12 noubate seulement nous sont transmissent aujourd'hui. Ce sont les noubate Dhil, M'djenba, H'ssine,
Raml-el-Maya, Raml, Ghrib, Zidane, Rasd, Mezmoum, Sika, Rasd-eddil et la nouba
Maya. D'autres, telles les noubate Djarka, Moual et Aârak, n'ont conservé que
leur deux derniers mouvements (Inçiraf et khlaç). Cette Musique aurait selon la
tradition, connu 24 modes d'ou les 24 Noubate correspondant aux 24 heures du
cycle d'un jour entier.
Leur support
poétique est quand à lui représenté par le
Mouwashah et son dérivé populaire le Zajal;
inventé au 9° siècle en Andalousie, le mouwashah
connut un âge d'or avec Ibn Tufaïl, Ibn Bajja (Avempace),
Ibn Rochd (Averroès), Lissane-Eddine Ibnoul Khatib... Il
correspond à une composition poétique à rimes et
mètres multiples (quintil et septain) qui permet par sa rupture
avec la longue qacida arabe à une seule rime, de plus grande
subtilités et possibilités de création et de
composition musicale. Cette tradition musicale andalouse va donner
naissance à plusieurs genres de musiques citadines qui puisent
leurs sources dans la poésie et la mélodie du terroir.
Les instruments, liés à cette forme musicale s'articule autour du luth
et ses dérivés (tel que le luth aârbi, la kouitra), le qanoun (psaltérion,
cithare), le rebab (rebec), le Nay (flûte oblique en roseau) tandis que le
rythme est au départ assuré par les tbiblat et le tar (sorte de tambour sur
cadre circulaire à une peau, portant de petites cymbales). Sur cette
orchestration de base sont venus se greffer avec plus ou moins de bonheur
d'autres instruments empruntés à la gamme tempérée. Nous citerons le violon et
le violon alto (Kamendja), la mandoline et le piano. Ces instruments à gamme
fixe (le piano surtout) tout en enrichissant les ensembles andalous, tendent à
atténuer, voir effacer les nuances que pouvaient seule rendre l'orchestration
originelle. Le rythme quant à lui est désormais élargis à la derbouka, sorte de
tambour dont la plus grande ouverture est recouverte d'une
membrane.
Les interprétes : (voir la rubrique les tlemceniens célèbres)
La figure emblématique de Cheikh El Arbi Bensari
qui est rattachée la mémoire. Il a su insuffler la rigueur à des générations de
mélomanes, gardant vivace au sein de la société tlemcenienne, le raffinement
d'une civilisation prestigieuse. Cheikh Redouane Bensari, cheikh Brixi sont les
dignes représentants.
Il y a un dérivé de la musique arabo andalous pur, c'est
le hawsi, qui est un style typiquement tlemcenien. Cette musique est
née d'un savant mélange entre justement la musique
andalouse et la musique bédouine des environs de Tlemcen. Hawsi
signifie littéralement "autour de la ville".
Les grands interprétes de la musique hawsi actuellement sont
Nouri Koufi, Hadjadj, Brahim Hadj Kacem et pour les femmes, il y a Rym
Hakiki et Zakia Kara Turki.
Vous pouvez visiter ce site pour
avoir de plus amples informations :
http://www.andaloutlemcen.8m.com/custom.html