Voici des extraits (traduits de l'arabe) d'honorables personnes qui ont écrit des poésies sur cette cité.

                                                                          

Mah'ammed Ben Yoûsof el Qaïsi a dit :

    "En montant sur la haute voisine d'El Fawwâra, tu apercevras, à tes, pieds, la noble ville de Tlemcen, la reine de la splendeur, ornée d'un diadème, que couronne sa beauté.
    Lorsque, sur le soir, le soleil s'inclinera, descends lentement vers le Moçalla
    Porte, alors, tes regards sur les nombreux cavaliers qui sillonnent le vaste hippodrome;
car, chaque après dînée, des bandes de chevaux courent sur cette vaste esplanade.
    Derrière ce champ de courses, et dans son prolongement, se trouvent le Modjilla et le Moçalla.
    (...) Lorsque le soleil sera sur le point de disparaître au couchant, reviens à Tlemcen; entre en ville par la porte de l'hippodrome et ensuite vers Bab el Hadîd en examinant les réunions d'hommes.
    Une fois en ville, repose toi un peu puis tu iras du côté du palais du prince le plus juste.
Il est objet des espérances - en nommant le palais, j'emploie une métonymie- et la joie est ressentie, en effet, par les habitants et non par leurs maisons.
Quand tu verras le Commandeur des croyants (Abou H ammoud II) prosterne toi et embrasse la terre!
C'est un monarque plein de justice et l'on recherche son appui ; il est énergique et bien conduit par Allah, en qui il met toute sa confiance.
C'ests un homme aux conceptions si hautes, que leur seule renommée dépasse les limites les plus élevées."





Voici des vers du médecin El H'âdjj Abou Abd Allâh ben Abi Djom'a et Talâlisi :

"Tlemcen, par sa beauté, éclipse toutes les autres cités ; avec le diadème formé par ses montagnes, elle est comme la mariée, qui se dévoile pour la première fois à son époux.
O toi, paradis terrestre, dont l'étincelante beauté enveloppa toutes les villes de son éclat
Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que tu sois si belle, puisque Moûssa, le pontife choisi par Dieu, règne dans tes murs".





Poésie d'el Chêkh, le çoûfi, le savant Abou 'Abd Allah Moh'ammed ben 'Omar ben Khamis :

"Les nuages, ô Tlemcen, déversent sur toi d'abondantes ondées et tu es caressé par les fécondantes effluves des Zéphyrs.
(...) J'ai tout oublié, mais je n'oublierai jamais el Oûrît, ni les haltes pour y fumer l'odeur de ses jardins, le parfum de ses fleurs.
Je m'arrêtais en haut de la cascade et à travers l'eau transparente, j'apercevais les pierres qui en tapissaient le fond.
Etait-ce ton eau ou bien mes larmes qui traversait mon regard ce jour là? Le rocher élevé sur lequel j'étais assis peut seul dire la vérité, car à nos côtés, il n'y avait pas de jaloux.
Ah! Si seulement (rivière chérie) ton lit pouvait s'emplir de mes larmes qui débordent! Car mon coeur, pour toi,
déborde d'amour!"






Extrait du livre Histoire des Beni Abd el Wad Rois de Tlemcen jusqu'au règne d'About H'ammou Mousâ II de Abou Zakarya Yahiya Ibn Khaldoun, traduit par Alfred Bel.





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